Quelle est l’évolution du SOPK au cours de la vie ? Comment est-ce que le syndrome impacte la vie de la femme à différentes périodes clés ? Quels sont les signaux à surveiller ? Le SOPK, de la puberté à la ménopause a différents signes et répercussion sur votre santé.
🌸 Rappel sur le SOPK
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal fréquent chez les femmes en âge de procréer, affectant environ 10% de cette population.
Caractérisé par un déséquilibre des hormones sexuelles féminines, il se manifeste par une surproduction d’androgènes (hormones mâles comme la testostérone).
Ce déséquilibre hormonal entraîne également divers symptômes tels que des cycles menstruels irréguliers, une acné persistante, une pilosité excessive (hirsutisme), et une perte de cheveux. De plus, le SOPK est souvent associé à une résistance à l’insuline, ce qui augmente le risque de développer un diabète de type 2 et d’autres complications métaboliques.
Le diagnostic repose généralement sur une combinaison de critères cliniques, biologiques et échographiques. Une prise en charge multidisciplinaire, incluant des modifications du mode de vie et parfois des traitements médicamenteux, est essentielle pour gérer efficacement cette condition.
🍨 Puberté & SOPK
L’adolescence est une période cruciale du SOPK, car son diagnostic permet une prise en charge du syndrome précoce et permet d’éviter la découverte tardive de la maladie lorsqu’il y a un désir de grossesse par exemple.
Le diagnostic du SOPK peut être rendu plus difficile à cette période à cause de la présence de symptômes qui peuvent être liées à l’adolescence :
- Acné
- Cycles irréguliers
- Ovaires d’aspects polykystiques
Dans le cas du SOPK, les cycles irréguliers durant cette période sont définies comme étant normaux la première année après les premières règles dans le cadre de la transition pubertaire.
Les cycles sont considérés comme étant irréguliers dans les cas suivants :
- Lorsqu’il y a un cycle tous les 90 jours, 1 an après les premières règles
- Lorsque la durée des cycles est inférieure à 21 jours ou supérieur à 45 jours, entre 1 an et 3 ans après les premières règles
- Lorsque la durée des cycles est inférieure à 21 jours ou supérieur à 35 jours, 3 ans après les premières règles
- Lorsque l’adolescente est en aménorrhée primaire (absence de règles) à l’âge de 15 ans ou 3 ans après le développement des seins [1]
À noter que l’âge moyen des premières règles en France est de 12,8 ans. [2]
🏃♀️ Vie de la femme
Ce qu’il faut souligner, c’est à quel point le SOPK touche en profondeur à l’image corporelle des femmes :
- L’acné, localisée au niveau du bas du visage, sur la poitrine, les fesses et le dos.
- L’hirsutisme avec la localisation des poils à des endroits purement masculins, le menton, les jambes, le torse.
- La perte de cheveux localisée essentiellement au niveau des tempes
“En touchant directement à leur féminité, l’hyperandrogénie peut être très problématique pour certaines femmes et source de dépression.” [3]
Le SOPK de la puberté à la ménopause reste difficile à diagnostiquer. Il faut souvent plusieurs rendez-vous chez différents professionnels de santé avant d’avoir le diagnostic du SOPK.
L’hyperandrogénie, la prise de poids, les cycles irréguliers et leurs conséquences sur la vie de la femme sont majeurs. Avec une santé globale altérée, un projet de grossesse retardée, une image mentale du corps dégradé, il est important de prendre en compte tous ses aspects et d’être à l’écoute de ces femmes.
💊 SOPK & L’arrêt de la pilule
La pilule contraceptive peut être une cause du SOPK, c’est ce que l’on appelle de façon informel “le SOPK post-pilule”. Les symptômes sont alors temporaires et liés à la remise en marche du cycle. À noter que le SOPK post-pilule n’est pas une condition officiellement reconnue par le corps médical.
Le retour d’une ovulation régulière peut prendre du temps avec la remise en route de la communication cerveau (FSH-LH) et ovaires (oestrogènes-progestérones) ce qui implique des cycles parfois longs avec une accumulation de follicules sur les ovaires. Pour refaire le point sur votre cycle : il y a l’article « Comprendre le cycle féminin« .
La pilule a aussi un effet anti-androgénique, ce qui explique une augmentation temporaires des androgènes à son arrêt.
Le SOPK post-pilule est caractérisé par :
- un excès d’androgène
- des cycles irréguliers
- l’absence de résistance à l’insuline
- l’absence de problématiques liés au SOPK avant l’arrêt de la contraception
À noter que l’apparition des symptômes après l’arrêt de la pilule peut être aussi lié à un SOPK “classique” non diagnostiqué. La pilule ayant dissimulé les symptômes. Rapprochez-vous de votre médecin et de votre gynécologue si vous avez des doutes.
Si vous souhaitez vous faire accompagner pour vous aider à améliorer votre mode de vie et soulager les symptômes de votre SOPK ? N’hésitez pas à me contacter. Je propose des appels découvertes gratuits pour vous expliquer comment je travaille et voir ensemble si mon approche convient à vos besoins.
🤰 Conception & Grossesse
Le SOPK est souvent diagnostiqué à la suite d’une impossibilité à concevoir naturellement.
Parmi les risques et les complications liées au SOPK :
- L’hypofertilité : 70% des infertilités par troubles ovulatoires sont dues au SOPK [2]. La surproduction d’androgènes stoppe la maturation des follicules et la possibilité d’une ovulation. Les cycles étant irréguliers, il est alors difficile d’estimer finement une période de conception.
- La fausse couche : Le risque est augmenté en cas de SOPK. Ceci est lié au déséquilibre hormonal global avec notamment le déficit en progestérone qui est nécessaire à l’implémentation et au bon développement de l’embryon.
- Le diabète gestationnel : Ce diabète est lié à une augmentation de la glycémie durant la grossesse qui disparait après l’accouchement. Il peut être la source de certaines complications.
- L’hypertension gestationnelle : Une élévation anormale de la pression artérielle au cours de la grossesse. Son traitement précoce permet de prévenir les risques de pré-éclampsie.
- La pré-éclampsie : Elle est caractérisée par une pression artérielle élevée et la présence de protéines dans les urines. Sans prise en charge, elle induit différentes complications comme l’éclampsie (survenue de crises convulsives), un retard de croissance, la naissance prématurée voir le décès de la mère et/ou l’enfant.
À souligner :
- rassurez-vous, les risques cités ici ne surviennent pas systématiquement !
- un suivi gynécologique et médical régulier à cette période est indispensable
🌹 La ménopause
La ménopause est caractérisée par l’arrêt du fonctionnement des ovaires, ce qui entraine une diminution importante des œstrogènes. C’est le tissu adipeux qui devient alors la principale source d’œstrogènes, ce qui explique en partie la prise de poids associé à cette période. Pour les femmes atteintes du SOPK, il est nécessaire de rester attentive à cette période. Le risque cardiovasculaire est augmenté en cas de surpoids, de syndrome métabolique et de diabète.
Le diagnostic du SOPK est rendu difficile durant cette période puisqu’il est difficile d’analyser l’ensemble des critères :
- Cycles irréguliers : avec l’âge, les cycles deviennent plus réguliers pour les femmes touchées par le SOPK [4]
- Taux d’androgènes : les études ne sont pas consistantes concernant une hausse des androgènes après la ménopause, mais cela reste un critère utile à analyser après la ménopause
- Hirsutisme : les femmes ménopausées déclarent aussi avoir plus d’hirsutisme [1]
À noter également qu’en moyenne, les femmes touchées par le SOPK ont une ménopause plus tardive de 2 ans [1].
Après avoir lu tout ça, rassurez-vous ! Il est possible de se faire accompagner à chacune de ses étapes pour prendre en main le SOPK. Si vous avez le moindre doute : débuter par échanger avec votre médecin et gynécologue pour avoir le diagnostic, c’est la première étape !
Sources :
[1] https://www.sopkeurope.org/_files/ugd/f47d71_90c4e79f7c434b4d87d47ba8e9d5a4ba.pdf
[2] https://www.inserm.fr/actualite/age-premieres-regles-depend-lieu-naissance
[3] Le monde à l’ovaire
[4] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10611183/