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Les types de SOPK

Première alerte : il n’y a pas vraiment de types de SOPK mais des approches permettant de différencier différents cas pour faciliter l’accompagnement et la pose du diagnostic. Ce que je vous propose dans cet article, c’est de revoir ces différentes grilles de lectures autour des types de SOPK. Je vous propose dans cet article de voir 3 types de classification sur le SOPK ainsi que l’approche que l’on pourrait avoir en naturopathie si on prend le cas des phénotypes.

Le diagnostic du SOPK repose principalement sur les critères de Rotterdam, réévalués en 2023, qui nécessitent la présence de deux des trois critères suivants : hyperandrogénie, dysfonctionnement ovulatoire et l’aspect polykystique des ovaires. Ces critères permettent de poser un diagnostic de SOPK après exclusion des autres causes possibles, comme l’hyperprolactinémie ou le syndrome de Cushing.

L’approche par phénotype du SOPK, quant à elle, est une méthode pratique visant à adapter l’accompagnement en fonction des différentes manifestations cliniques du SOPK. Ces deux modèles permettent de mieux comprendre les différentes formes du SOPK et d’ajuster l’approche thérapeutique, notamment en naturopathie, en fonction du type de SOPK identifié.

Pour terminer, j’expose également les types de SOPK selon la naturopathe canadienne Lara Briden. Sa grille de lecture permet d’aborder le SOPK sous un autre angle. Elle distingue quatre principaux types de SOPK, chacun nécessitant une approche personnalisée. Cette classification, bien qu’informelle, offre une grille de lecture pratique pour adapter l’accompagnement en naturopathie.

Les cas types pour poser le diagnostic du SOPK

👉​ Les critères de Rotterdam 2023

Les critères de Rotterdam ont été réévalués l’an dernier (2023) et le consortium international mené par la Monash University a reposé les conditions du diagnostic du SOPK.

Deux des trois critères suivants doivent être présents :
1. Hyperandrogénie clinique et/ou biochimique ;
2. Dysfonctionnement ovulatoire (ex. : règles irrégulières) ;
3. Aspect polykystique des ovaires visible à l’échographie et/ou taux d’AMH élevé.

L’AMH a récemment été ajouté comme critère de diagnostic. La mesure de l’AMH et l’utilisation de l’échographie chez les adolescentes ne sont cependant pas recommandées, car leur physiologie reproductive est encore en formation.

👉​ Les différents types de SOPK

Dans sa conférence donnée sur le diagnostic du SOPK, Dr Julie Sarfati, endocrinologue, a expliqué les étapes à suivre pour poser un diagnostic en s’appuyant sur les 3 cas présentés ci-après.

CAS 1Cycle irrégulier ET hyperandrogénie clinique
          ↳ SOPK si exclusion des autres causes (Hyperprolactinémie, Cushing…)
CAS 2Cycle irrégulier SANS hyperandrogénie clinique
            ↳ Rechercher une hyperandrogénie biologique
                      ↳ SOPK si exclusion des autres causes
CAS 3Cycle irrégulier OU hyperandrogénie clinique
            ↳ Pratiquer l’échographie pelvienne ET/OU mesurer l’AMH si adulte
                      ↳ SOPK si exclusion des autres causes
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L’approche du SOPK par phénotypes

Le SOPK présente différentes manifestations cliniques. Il n’existe pas de tableau unique, ce qui rend le diagnostic compliqué. 

Pour adopter une approche plus pratique, le National Institutes of Health a proposé une approche du SOPK par phénotype. Ce sont différents types de SOPK qui sont classés selon la présence des 3 critères listés précédemment.

HyperandrogénieDysfonctionnement ovulatoireOvaires polykystiques
Phénotype AXXX
Phénotype BXX
Phénotype CXX
Phénotype DXX

Les phénotypes A et B, dits « classiques », sont associés à une hyperandrogénie, un dysfonctionnement ovulatoire et une résistance à l’insuline élevée, avec des taux d’AMH également plus élevés.

Le phénotype C, ou « ovulatoire », présente des niveaux intermédiaires d’androgénie, d’insulinémie et de cholestérol LDL.

Enfin, le phénotype D, ou « non hyperandrogène », montre le dysfonctionnement métabolique et endocrinien le moins prononcé.

L’accompagnement en naturopathie selon le type de SOPK

Roue avec les 6 points de mon accompagnement en naturopathie pour le femmes : sommeil et gestion du stress, réduction des perturbateurs endocrinien, phytologie, nutrition, suivi du cycle et activité physique

Attention, les indications ci-dessous sont données à titre d’exemple et pour l’approche par phénotype. L’objectif est de vous donner quelques-unes des solutions naturelles possibles et d’illustrer la personnalisation de l’accompagnement. Cela ne reflète pas non plus la qualité d’un accompagnement en naturopathie qui dure généralement au 3 à 6 mois dans le cas du SOPK.

Pour ma part, je travaille principalement avec l’appui des plantes et de l’alimentation, mais le SOPK nécessite bien une approche globale (voir ci-contre).

👉​ Le Phénotype A : SOPK avec hyperandrogénie et dysfonctionnement ovulatoire

Les femmes présentant un phénotype A souffrent généralement de symptômes caractéristiques du SOPK : hyperandrogénie (excès d’androgènes) et dysfonctionnement ovulatoire, associés à des niveaux d’AMH élevés. Ce phénotype est souvent accompagné de symptômes comme l’acné, la pilosité excessive (hirsutisme) et les cycles menstruels irréguliers.

Approche en naturopathie pour le SOPK :

  • Plantes adaptogènes et régulatrices hormonales : Le gattilier et l’alchémille sont des plantes souvent utilisées pour réguler les cycles menstruels et stimuler l’ovulation. (Attention aux contre-indications)
  • Alimentation et contrôle de l’insulinorésistance : Une alimentation à faible indice glycémique est recommandée pour diminuer la résistance à l’insuline, fréquente dans ce phénotype. L’ajout de magnésium et de chrome peut aussi soutenir la gestion du métabolisme des glucides.
  • Gestion du stress et des émotions : Pour gérer les niveaux de cortisol, un facteur aggravant des déséquilibres hormonaux en s’appuyant sur l’olfactothérapie ou la cohérence cardiaque par exemple.

Chaque femme étant unique, il est essentiel que ces solutions naturelles pour le SOPK soient adaptées à ses besoins spécifiques. C’est pour cela que j’ai créé un programme spécifique SOPK & Naturopathie avec un encadrement et des rendez-vous réguliers pour vous accompagner dans la prise en charge naturelle de votre SOPK.

👉​ Le Phénotype B : SOPK avec hyperandrogénie et absence d’ovulation

Ce type de SOPK présente également une hyperandrogénie marquée, mais le dysfonctionnement ovulatoire est souvent moins prononcé. Les femmes dans cette catégorie souffrent généralement de symptômes plus visibles d’hyperandrogénie (comme l’hirsutisme ou l’acné), mais avec un impact moindre sur l’ovulation.

Approche en naturopathie pour le SOPK :

  • Suivi du cycle : Un accompagnement naturopathique inclut un enseignement sur le cycle menstruel et comment l’observer pour vérifier s’il y a eu ovulation ou non.
  • Compléments alimentaires : La complémentation en Zinc est une piste à explorer, car ce dernier fonctionne comme un anti-DHT (hormone androgène puissante).
  • Alimentation anti-inflammatoire et riches en oméga-3 : Une alimentation riche en anti-inflammatoires (comme les légumes verts, les baies et le curcuma) peut aider à apaiser les symptômes cutanés et hormonaux. Les oméga-3, présents dans les poissons gras ou les graines de lin, favorisent également la régulation hormonale.

👉​ Le Phénotype C : SOPK avec dysfonctionnement ovulatoire mais absence d’hyperandrogénie marquée

Les femmes présentant ce phénotype ont un dysfonctionnement ovulatoire moins prononcé, avec des niveaux intermédiaires d’androgènes. Elles peuvent avoir des cycles irréguliers sans les signes évidents de l’hyperandrogénie. Le métabolisme des lipides et de l’insuline peut aussi être altéré.

Approche en naturopathie pour le SOPK :

  • Régulation de l’insuline et soutien métabolique : Une alimentation équilibrée et riche en fibres (notamment des légumes verts et des légumineuses) permet de soutenir un métabolisme sain. Les plantes comme le fenugrec et la cannelle sont utiles pour stabiliser la glycémie.
  • Plantes pour réguler l’ovulation : Le gattilier et l’alchémille peuvent être efficaces pour améliorer la fonction ovarienne et réguler les cycles menstruels.

👉​ Le Phénotype D : SOPK sans hyperandrogénie

Ce type de SOPK se caractérise par un dysfonctionnement métabolique moins prononcé, mais des symptômes de résistance à l’insuline et de dérèglements hormonaux plus subtils, sans signes évidents d’hyperandrogénie. Les femmes de ce phénotype peuvent avoir des cycles irréguliers mais ne présentent pas de symptômes visibles d’excès d’androgènes.

Approche en naturopathie pour le SOPK :

Plantes et compléments pour améliorer la résistance à l’insuline : Des plantes comme le fenugrec et le curcuma peuvent soutenir la régulation de la glycémie. Les acides gras oméga-3 aident à maintenir une bonne santé métabolique.

Alimentation riche en antioxydants : L’accent sera mis sur une alimentation riche en fruits, légumes et sources d’antioxydants. Les anti-oxydantes permettent de réduire l’inflammation et soutenir la santé hormonale globale.

Les types de SOPK selon la naturopathe Lara Briden

Lara Briden est une naturopathe spécialisée dans la santé hormonale des femmes. Elle est reconnue pour son approche accessible qui combine les connaissances scientifiques et les solutions naturelles. Je vous invite à découvrir ses articles (en anglais) autour de la santé de la femme. Dans ses articles, elle souligne que le SOPK est une condition complexe et multifactorielle. Identifier le type de SOPK peut permettre d’adapter l’accompagnement thérapeutique en fonction des causes sous-jacentes, offrant ainsi une approche plus efficace et ciblée. Cette approche rejoint celle de la naturopathie, qui privilégie une prise en charge globale et individualisée.

👉​ Type 1 : Le SOPK post pillule

Ce type de SOPK apparaît souvent après l’arrêt de la pilule contraceptive. Les symptômes sont généralement transitoires et dus à un « rebond » hormonal où les ovaires tentent de reprendre leur activité naturelle. J’en parle dans un article qui explore le SOPK de la puberté à la ménopause à travers des étapes clés de la vie de la femme dont l’arrêt de la pilule.

Signes caractéristiques :

  • Cycles irréguliers ou absence de règles après l’arrêt de la pilule.
  • Hyperandrogénie temporaire (acné ou chute de cheveux).

👉​ Type 2 : SOPK insulinorésistant

Ce type est le plus courant. Il est lié à une résistance à l’insuline, qui stimule la production excessive d’androgènes par les ovaires. C’est l’un des premiers points à vérifier après le diagnostic : vérifier via une prise de sang s’il y a présence ou non d’une résistance à l’insuline (indépendamment du tour de taille, même si c’est un signe caractéristique, il n’est pas toujours présent).

Signes caractéristiques :

  • Surpoids, surtout autour de l’abdomen.
  • Acanthosis nigricans (taches sombres sur la peau).
  • Test sanguin montrant une insuline élevée.

Pour en savoir plus sur les prises de sang lié au diagnostic du SOPK, je vous invite à vous inscrire à la newsletter Aide SOPK qui recense les différents bilans.

👉​ Type 3 : SOPK inflammatoire

Ce type de SOPK est lié à une inflammation chronique qui perturbe la fonction des ovaires et aggrave la production d’androgènes. L’inflammation et l’insulinorésistance sont considérés comme les 2 mécanismes clés du SOPK. Ce sont donc 2 axes de travail très intéressant en naturopathie notamment autour de la perte de poids en cas de SOPK.

Signes caractéristiques :

  • Douleurs articulaires ou digestives.
  • Fatigue chronique.
  • Marqueurs inflammatoires élevés dans les analyses (CRP, par exemple).

👉​ Type 4 : SOPK et surcharge des surrénales

Ce type est causé par un excès de stress chronique qui stimule la production d’androgènes par les glandes surrénales. Ces glandes, situées au dessus des reins sont responsables de la sécrétion d’hormones dont le cortisol. Là aussi, la naturopathie offre une approche utile avec la proposition de techniques pour apprendre à gérer son stress.

Signes caractéristiques :

  • Niveau élevé de DHEA-S dans les analyses sanguines.
  • Irritabilité, troubles du sommeil.
  • Symptômes de fatigue chronique.

Conclusion

Comprendre les différents types de SOPK, à travers les classifications proposées par des expert.es permet d’adopter une approche ciblée. Chaque femme est unique. Il est donc essentiel de prendre en compte ses symptômes et ses besoins spécifiques pour construire un plan d’action adapté. En naturopathie, cela passe par une approche globale, mêlant alimentation, gestion du stress, compléments naturels et hygiène de vie. Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions ou si vous souhaitez être accompagnée dans la gestion de votre SOPK, n’hésitez pas à explorer des solutions naturelles qui respectent votre corps et ses besoins.

SOURCES :

Giacobini P. « SOPK : Où en est la recherche ? » Conférence suivie le 28 mars 2024 organisée par FemTechMonarch University. International Evidence-based Guideline for the assessment and management of polycystic ovary syndrome 2023. Consulté le 15 mai 2024. Disponible sur : https://www.sopkeurope.org/_files/ugd/f47d71_90c4e79f7c434b4d87d47ba8e9d5a4ba.pdf

Lizneva, Daria et al. “Criteria, prevalence, and phenotypes of polycystic ovary syndrome”  Fertility and Sterility, Volume 106, Issue 1, 6 – 15. Disponible sur : https://www.fertstert.org/article/S0015-0282(16)61232-3/ Consulté le 24 juin 2024

Lara Briden, Period repair manual

Laure Guignard, Naturopathe à Lyon et Villeurbanne

Praticienne de santé naturopathe, je pratique en téléconsultation et à domicile sur Lyon ainsi que sur Villeurbanne. N’hésitez pas à prendre contact avec moi si vous avez des questions sur mes articles, la naturopathie ou si vous souhaitez prendre rendez-vous.