La vaginose à répétition n’est pas seulement un déséquilibre biologique. Pour celles qui en souffrent, chaque épisode représente souvent un mélange de gêne, d’inquiétude et de frustration. Cet article aborde la question en explorant les mécanismes biologiques qui sous-tendent la vaginose et les solutions en naturopathie.
Vaginose et vaginite : quelle différence ?
Bien que souvent confondues, la vaginose et la vaginite représentent deux réalités cliniques distinctes.
- Vaginose : Il s’agit d’un déséquilibre du microbiote vaginal caractérisé par une diminution des lactobacilles et une prolifération de bactéries potentiellement pathogènes. Ce déséquilibre modifie le pH vaginal et peut favoriser le développement d’infections secondaires.
- Vaginite : Il s’agit d’une inflammation de la paroi vaginale, qui peut être due à diverses causes : infections bactériennes, fongiques (comme la mycose ou la candidose), parasitaires (ex. trichomonase) ou même des irritations chimiques.
- Autres troubles proches : La candidose est souvent évoquée dans ce contexte. Elle est provoquée par une prolifération du champignon Candida et se manifeste par des démangeaisons et des pertes blanches caractéristiques.
Vaginose et microbiote vaginal : quel lien ?
Le microbiote vaginal se distingue par sa faible diversité comparée au microbiote intestinal, regroupant entre 50 et 300 espèces bactériennes.
- Lactobacilles : Ces bactéries dominent l’écosystème vaginal. Elles produisent de l’acide lactique qui maintient un pH bas et inhibe la prolifération de micro-organismes indésirables.
- Production de H₂O₂ : Certains lactobacilles génèrent du peroxyde d’oxygène, ce qui renforce leur action antimicrobienne en détruisant des bactéries anaérobies et en limitant l’inflammation locale.
- Types de microbiote : Les compositions du microbiote peuvent varier, désignées sous forme de CST (Community State Types). Ces variations dépendent de plusieurs facteurs, notamment individuels et environnementaux, et conditionnent la résistance aux infections.
Comment les variations hormonales influencent la vaginose ?
Les fluctuations hormonales jouent un rôle crucial dans la régulation du microbiote vaginal :
- Cycle menstruel : Au début du cycle, notamment avant les règles, la baisse des œstrogènes entraîne une diminution du glycogène dans l’épithélium vaginal. Or, le glycogène est transformé en acide lactique, source d’alimentation privilégiée des lactobacilles. Sa diminution perturbe l’équilibre bactérien et peut favoriser la vaginose.
- Rapports sexuels : Un rapport non protégé expose le vagin à un pH plus élevé en raison du caractère alcalin du sperme, ce qui peut modifier temporairement la composition du microbiote.
- Ménopause : La baisse chronique des œstrogènes liée à la ménopause modifie l’épaisseur de l’épithélium, réduit la production de glycogène et, par conséquent, diminue le nombre de lactobacilles. Ces modifications accroissent le risque de vaginose et de sécheresse vaginale.
Vaginose à répétition : quelles conséquences ?
Un déséquilibre prolongé du microbiote vaginal peut avoir de multiples répercussions :
- Impact sur le bien-être : L’inconfort chronique et la baisse de la qualité de vie sont souvent rapportés.
- Fertilité : La vaginose est associée à une baisse de la fertilité et peut favoriser les fausses couches répétées (impact négatif sur l’implantation embryonnaire)
- Risques infectieux : La perturbation du pH vaginal augmente la vulnérabilité aux infections sexuellement transmissibles (MST), ainsi qu’à d’autres infections, telles que la candidose ou la vaginite infectieuse.
- Risques à long terme : Un déséquilibre chronique est également lié à un risque de cancers du col de l’utérus
Pour toutes ces raisons, je vous invite à prendre en main votre vaginose d’autant plus si elle est chronique. Il est nécessaire de la combattre sur plusieurs fronts : via la médecine conventionnelle et la naturopathie.

Vaginose et naturopathie : quelles approches ?
La naturopathie propose une approche préventive. L’équilibre naturel du microbiote vaginal et la prise en place de mesure d’hygiène de vie sont deux axes clés dans l’accompagnement des vaginoses à répétition.
Optimisation de l’alimentation
- Éviter les sucres rapides et transformés : Réduire la consommation de sodas, de produits industriels et de graisses saturées. Ils favorisent l’inflammation et l’augmentation de certaines bactéries pathogènes.
- Favoriser une alimentation riche en fibres et à faible indice glycémique : Les fruits, légumes et aliments complets contribuent à stabiliser le transit intestinal.
- Produits fermentés : L’intégration de yaourts et autres produits laitiers fermentés peut contribuer à rétablir une flore bactérienne saine.
→ Lors de mes accompagnements en naturopathie, je vous guide dans la prise en main de votre assiette (liste d’aliments, semaine de repas, recettes…). Je vous guide vers les bons aliments et nous réalisons ensemble un bilan alimentaire complet.
Soutien en micronutriments
- Vitamines et minéraux : Un apport suffisant en calcium, folates, vitamine C, vitamine E et fer est essentiel. Ils permettent notamment de soutenir l’immunité locale et de limiter le risque d’infections.
- Vitamine D : Elle joue un rôle dans la production de glycogène et dans la modulation de la réponse immunitaire. Elle aide ainsi à maintenir un environnement propice aux lactobacilles.
→ Je vous explique où trouver ces nutriments et comment optimiser leur absorption.
Probiotiques et prébiotiques
- Probiotiques adaptés : L’utilisation de souches spécifiques de lactobacilles permet de rééquilibrer la flore vaginale. À noter que leur efficacité dépend de l’hôte et du contexte bactérien initial.
- Prébiotiques : Certains composés peuvent nourrir les bonnes bactéries et optimiser la prise des probiotiques.
→ Je sélectionne les souches appropriées de probiotiques et les prébiotiques adaptées à votre situation.
Élimination des facteurs de risque
- Tabac
- Stress
- Excès / manque d’hygiène
- Mode de contraception
- Prise d’antibiotiques
- Carence alimentaire
- …
→ Nous explorons ensemble les différents facteurs de risque existant dans votre quotidien. L’objectif est d’agir en prévention et éviter les vaginoses à répétition.
Conclusion
La vaginose se situe au croisement de plusieurs facteurs hormonaux, alimentaires et comportementaux. Pour bien débuter un accompagnement en naturopathie : la distinction entre vaginose, vaginite, candidose et autres troubles est essentiel. Consulter d’abord votre médecin ou votre gynécologue. La naturopathie intervient en complément et en prévention en travaillant sur l’alimentation et l’hygiène de vie. Les 2 facteurs clés de réussite d’un accompagnement en vaginose et naturopathie ? Une approche personnalisée et une éducation complète sur les différents facteurs de risque.